Les repères de la controverse

L'article 1 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen érige l'égalité comme principe fondateur de la République. Selon l'économiste Thomas Piketty, il peut être analysé de manière "contradictoire". Si les inégalités peuvent servir à une redistribution des ressources vers les "plus pauvres", le droit de propriété abordé à l'article 2 retoque cette interprétation.

Saint-Simon, philosophe utopiste du 18ème siècle, imagine un monde divisé entre producteurs et nobles rentiers. Il montre l'absence de participation des seconds à la richesse de la Nation, et affirme le caractère essentiel des producteurs en France. Précurseur de la lutte des classes, sa parabole résonne aujourd'hui dans la séparation entre travailleurs essentiels et télétravailleurs confinés.

En 1936, le Front Populaire dirige les négociations entre patronat et syndicats, qui ont abouti à des mesures revalorisant les revenus du travail et le temps de loisir des travailleuses ou travailleurs, comme l'octroi de 15 jours de congés payés ou la semaine de 40 heures. Cette période est souvent considérée comme un aboutissement pour un meilleur équilibre du temps de travail.

Après le Second conflit mondial, le gouvernement provisoire adopte le programme du Conseil National de la Résistance dans une série d'ordonnances. A l'heure de la reconstruction nationale, la relance économique est enclenchée grâce à de nouveaux droits pour assurer des emplois stables et bien rémunérés: comités d'entreprise, nationalisations, création de la sécurité sociale…

Dans les années 1980, la pensée du New Public Management impose l'application des impératifs de rentabilité au secteur public. De nouveaux instruments émergent, prônant la culture du résultat plutôt que des moyens. La création de la tarification à l'activité (T2A) dans le milieu hospitalier en est un héritage.

. Le mouvement s'est par la suite étendu à environ 1 500 villes et 82 pays. Ses principales revendications sont : plus de justice sociale, la lutte contre la mauvaise répartition des richesses, les inégalités des revenus... Graeber a été l'un des promoteurs du mouvement.

David Graeber fait émerger le terme de “bullshit jobs”: des emplois perçus peu utiles, dénués de sens. Il dénonce un système capitaliste dans lequel consultants et experts en marketing sont davantage payés que les infirmières, professeurs ou encore éboueurs. Il dénonce également la corrélation inverse qui existe entre utilité et rémunération : plus un emploi est utile, moins il est rémunéré. 

S'opposant à la réforme du code du Travail portée par la ministre Myriam El Khomri, des milliers de militants se sont réunis pour l'opération #NuitDebout. Ils occupent dès la fin de la manifestation du 31 mars différentes places des villes de France pendant la nuit. Parmi les sujets de contestation : baisse des hauts revenus, salaires à vie, meilleure reconnaissance des minorités...

Le 16 mars 2020, Emmanuel Macron a annoncé pour une durée d'au minimum 15 jours des mesures de confinement pour endiguer l'épidémie de COVID-19 en limitant le nombre de contacts. Les français ont été invités à rester chez eux, mais les (personnel soignant, métiers de la logistique…) ont continué à travailler depuis leur lieu de travail habituel. 

Durant son discours, après avoir fait référence à la DDHC, Emmanuel Macron a mis en lumière les travailleurs de première ligne qui se sont engagés pendant le confinement, reconnaissant que le problème de leur rémunération :"notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal".

Cette concertation entre représentants des soignants, des patients et le gouvernement avait pour but d’améliorer le quotidien des soignants et la prise en charge des patients. Le gouvernement a annoncé le déblocage de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les carrières des soignants, 15 000 recrutements à l’hôpital public et la sortie du

Dès avril 2020, en période de confinement, le président de la première organisation patronale de France mettait d'ores et déjà en garde des mesures qui seraient nécessaires à la reprise de l'économie après la crise, remettant en question le "

Comme depuis quelques années, la Journée mondiale sur le travail décent 2020 a mis l'accent sur la lutte à l’échelle mondiale pour un salaire minimum décent et une augmentation salariale pour tous et toutes. Cela signifie : veiller à ce que les salaires minimums soient suffisants pour garantir un niveau de vie décent, le droit d’adhérer à un syndicat et de négocier collectivement…