Les repères de la controverse

L'arbre des débats

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La carte des acteurs

La chronologie de la controverse

1930 à 1970 : la French connection

La French Connection désigne le réseau mafieux basé à Marseille, impliqué dans le trafic d’héroïne avec les Etats-Unis entre 1930 et 1970. Démantelée au début des années 1970 par les autorités franco- américaines, la French connection a inspiré de nombreuses fictions cinématographiques et télévisuelles en France et aux Etats-Unis.

1962 - Fin de la Guerre d’Algérie et accueil d’un grand nombre de rapatriés à Marseille

Quelques mois après la signature des Accords d’Evian, c’est le début d’un exode massif de mai à août 1962 vers la France métropolitaine : sur près de 700 000 rapatriés, 450 000 arrivent à Marseille sur des bateaux surchargés et doivent être logés en urgence. Environ 100 000 d’entre eux ont peuplé les ensembles en construction à la périphérie de la ville.

1971 - Loi « Tours et barres »

Cette loi du Gouvernement Chaban-Delmas donne lieu à la création des tours des Iris, des Bleuets, des Mimosas, des Genêts et des Eglantines dans les quartiers nord de Marseille. Deux ans plus tard, la circulaire Guichard a mis fin à la construction des « grands ensembles » en France, dans l’intention de lutter contre la ségrégation sociale par l’habitat.

15/10/1983 - La Marche pour l’égalité et contre le racisme

Partie de Marseille le 15 octobre 1983, cette marche d’une quarantaine de personnes avait pour revendications principales la dénonciation du racisme, la réclamation d’une France multiculturelle et l’obtention de l’égalité des droits pour les immigrés et leurs enfants. Démarrée dans l’indifférence, elle a pris une ampleur soudaine le 3 décembre de la même année car de nombreux militants de gauche ont rejoint le mouvement à Paris, permettant la mobilisation de 100 000 personnes.

21/02/1995 - Affaire Ibrahim Ali

Ibrahim Ali était un jeune homme âgé de 17 ans, d’origine comorienne, habitant la cité de la Savine, dans les quartiers nord. En rentrant d’une répétition avec son groupe de rap Bvice (petit frère du groupe IAM, en train de percer à Marseille à ce moment-là), il s’est fait abattre par des colleurs d’affiches du FN, sans raison apparente. Cet événement tragique s’est déroulé en pleines campagnes présidentielles et municipales. Qualifié d’homicide volontaire par la justice, il a été perçu comme un acte raciste par la majeure partie de l’opinion publique.

2005 - Émeutes dans les banlieues françaises

Cet épisode d’émeutes, parti de Clichy-sous-Bois après la mort de deux adolescents, a rapidement gagné les banlieues des autres grandes villes de France. Marseille est l’une des rares agglomérations à ne pas avoir été touchée par ces émeutes notamment en raison, selon plusieurs journalistes, du tissu associatif dans les banlieues, du fort sentiment d’appartenance des habitants à leur ville et d’une plus grande mixité sociale.

20/08/2012 - Demande de l’intervention de l’Armée à Marseille par Samia Ghali

Après la survenue d’un nouveau “règlement de compte” à Marseille, Samia Ghali, membre du Parti Socialiste et sénateur-maire des 15e et 16e arrondissements de la ville, a demandé à ce que l’armée intervienne pour y lutter contre le trafic de drogue. Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur a répondu négativement à cette demande avançant qu’ « il n’y a pas d’ennemis intérieurs ».

2013 - Recensement des règlements de compte à Marseille

Depuis l’année 2013, plusieurs articles ont fait mention d’une forte recrudescence des “règlements de compte”, dépassant le décompte des années précédentes à Marseille. Ce recensement systématique des meurtres à Marseille est devenu un incontournable du traitement médiatique de la ville. Laurent Mucchielli dans son ouvrage Sociologie de la délinquance (2014), rappelle que ce décompte reste sans commune mesure avec les années 1985-1986 où jusqu’à 45 assassinats survenaient par an à Marseille. Philippe Pujol souligne par ailleurs l’usage médiatique abusif d’un mot valise qui englobe tout acte d’homicide et qui présente les quartiers nord comme un territoire immaîtrisable.

2014 - Lancement de la campagne « Si vous saviez tout ce qui se 2014 passe ici » par la CCI Marseille Provence

La Chambre de Commerce et de l’Industrie Marseille Provence (CCIMP) a initié la campagne « Si vous saviez tout ce qui se passe ici » en 2014, afin de contrer le « Marseille Bashing » qui pénalisait le développement économique et entachait l’image du territoire. Avec des slogans tels que “Marseille : cerveau d’une organisation mondiale... maritime” ou encore “Marseille : sous le feu des projecteurs... pour la qualité de son urbanisme”, il s’agit de déconstruire les gros titres de la presse sur Marseille et sa région.

09/02/2015 - Visite du Premier Ministre Manuel Valls à Marseille

Alors que trois membres du gouvernement menaient une visite de deux jours à Marseille dédiée aux thématiques de la sécurité et de l’éducation, des tirs à l’arme automatique ont eu lieu dans la cité de la Castellane, dont certains étaient dirigés vers la police. 7 kalachnikovs et plusieurs kilogrammes de drogue ont été retrouvés au cours de l’opération policière.

2016 - une vidéo humoristique répond au ciblage de Marseille par Daesh

Cible de menaces dans une vidéo diffusée par l’organisation Etat Islamique, un Marseillais, Mohamed Henni, a partagé une vidéo humoristique dans laquelle il interpelle directement Daesh pour lui dire que Marseille ne se laissera pas faire. Dans cette vidéo qui a dépassé le million de vues sur les réseaux sociaux, il résume en quelques mots l’image médiatique de la ville : “rien que dans les quartiers nord y’a plus de kalash qu’en Syrie”.