La chronologie de la controverse

776 av J.C – Premiers Jeux Olympiques de l’Antiquité

Les premières épreuves sportives équivalentes aux JO auraient débuté en 776 av. J.-C, à Olympie, en l’honneur de Zeus. Un certain Koroïbos aurait remporté la course du stade (192,27 m, soit 600 fois la longueur du pied d’Héraclès), épreuve à laquelle se réduisaient les Jeux à l’origine. Jugés archaïques, les Jeux de l’Antiquité ont pris fin par le décret de l’empereur chrétien, Théodose Ier, en 394.

23/6/1894 – Renaissance des Jeux Olympiques sous l’impulsion de Pierre de Coubertin

Pierre de Coubertin, secrétaire général de l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques, organisait un congrès international à Paris sur « la rénovation des Jeux olympiques » qui a validé la création du Comité International olympique (CIO). Les Jeux devaient développer les qualités physiques et morales de la jeunesse et rapprocher les peuples. En 1896, les premiers Jeux Olympiques ont eu lieu à Athènes.

25/1/1924- « Semaine des Sports d’hiver » à Chamonix

Pour la première fois, un pays non scandinave accueillait « les Jeux hivernaux », une compétition internationale de sport d’hiver organisée tous les quatre ans. L’objectif était de promouvoir les sports d’hiver en France, alors qu’il n’existait même pas de remontée mécanique à Chamonix. La ville a été choisie pour sa renommée dans le développement de l’alpinisme estival. 258 athlètes dont 11 femmes s’affrontaient alors dans six sports.

27/5/1925- Officialisation des Jeux d’hiver par le CIO au Congrès de Prague

Lors de cérémonie de cloture du 5 février 1924, Pierre de Coubertin, président du CIO Pierre de Coubertin affirma sa volonté de voir les sports d’hiver « prendre place de façon définitive dans les manifestations olympiques ». Ainsi, lors du Congrès, le CIO officialisa la tenue des JO d’Hiver. Une décision majeure fut prise, portant sur la limitation de la durée des Jeux, qui passa de quelques semaines/mois, à deux semaines.

1964 -« Plan neige » : grand plan de modernisation des stations d’hiver pour massifier le tourisme

Le Plan Neige est une série de politiques publiques dans les années 1960-1970, visant à développer le tourisme hivernal de masse dans les montagnes. Au total, 23 nouvelles stations sont créées. L’objectif est de créer une filière de sports d’hiver en France et renforcer la renommée internationale des stations alpines. Le Plan Neige a suscité des critiques par mise en œuvre rapide, son impact environnemental et ses conséquences sur le paysage montagnard.

6/2/1968 – Jeux d’hiver à Grenoble : modernisation de la région et vives critiques des citoyens sur le coût

Créée par un arrêté du bureau de l’Assemblée nationale, elle finance les dépenses liées aux mandats des parlementaires. Certains députés ont été accusés de l’avoir détournée à des fins personnelles. Un procès doit déterminer si l’ex-député Jean-Christophe Cambadélis a détourné 114000€ d’IRFM entre 2015 et 2017. Sa consœur Anne Christine Lang a été condamnée à 60 000 € d’amende en 2023.

4/2/1976 – Jeux d’hiver de Denver et d’été à Montréal : premières mobilisations environnementales et citoyennes

Les opposants aux projets olympiques ont dénoncé les conséquences sociales ou écologiques néfastes de l’organisation des JO (dépassement de budgets, infrastructures créées…) particulièrement visibles dans les villes de Denver et Montréal. En 1976, à Denver, cette opposition provoqua le retrait de la candidature de la ville pour les Jeux d’hiver, obligeant le CIO à trouver une alternative.

23/2/1992 – Jeux d’hiver d’Albertville : création d’infrastructures en Savoie réutilisées en 2030

Depuis 40 ans, les villes ont sous-estimé les coûts des JO comme ceux d’Albertville en 1992, dépassant le budget de 135 % dont les infrastructures seront réutilisées pour les JO 2030, promus “sobres et responsables”. Le projet comprenait l’extension d’un lycée, la construction de gares routières, un plan d’amélioration du réseau routier départemental et national pour l’accès aux épreuves sportives.

2003 – « L’héritage positif » des Jeux : un impératif intégré dans la charte du CIO

« La construction de nouveaux sites […] doit être envisagée uniquement sur la base de plans d’héritage durable. » impose la charte du CIO. Déjà à Sydney en 2000, le Parc olympique est devenu un pôle économique d’innovation important, et accueille toujours aujourd’hui des événements sportifs et culturels majeurs.

2009 – Candidature refusée de Nice pour les Jeux d’hiver de 2018

En 2009, Nice n’a pas été choisie pour les JO d’hiver 2018. La candidature pour les JO 2030 a mis l’accent sur les épreuves sur glace en intérieur, démontrant ainsi sa capacité à accueillir des événements sportifs internationaux, à l’instar des championnats du monde de patinage artistique de 2012.

5/8/2016 – Jeux d’été de Rio en 2016 : oppositions citoyennes et infrastructures abandonnées

Lors de l’organisation des JO de Rio en 2016, des associations ont dénoncé les expropriations des habitants et une violation du droit au logement. La piste de BMX et le site de canoë-kayak sont abandonnés quelques mois après la fin des jeux. Si le stade Maracana accueille toujours des événements, sa gestion a été controversée à cause de conflits politiques sur la reprise et l’entretien du stade.

11/3/2021 – Feuille de route « agenda 2020+5 » adoptée par le CIO : 15 recommandations pour l’impact positif des Jeux

Les recommandations sont larges et sont censés guider l’action des organisateurs des Jeux : l’engagement du sport pour l’universalisme, le développement durable, le soutien aux réfugiés et aux populations déplacées, mais aussi le développement du numérique pour les citoyens, la résilience économique et financière des JO face aux crises. Ces recommandations seront revues en 2025 à l’aune du bilan des Jeux de Paris 2024.

29/3/2022 – Soutien officiel du président Emmanuel Macron à la candidature des Alpes du Sud pour les JO 2030

Lors de la cérémonie des médaillés des Jeux de Pékin le 29 mars 2022, le président français Emmanuel Macron a affirmé son soutien à la candidature des Alpes du Sud pour les Jeux Olympiques d’hiver 2030 porté par Renaud Muselier : « Évidemment, je vous dis tout mon soutien, il est acquis et ce serait un formidable tremplin pour renforcer notre soutien à la haute performance sportive, penser l’avenir des territoires de montagne, fédérer ces acteurs autour de nos athlètes pour adosser notre modèle de Jeux à une colonne vertébrale écologique et sociale qui laisse un héritage vertueux à notre pays. »

2023 – Mobilisation du collectif NO JO au nom de l’environnement et des coût sociaux-économiques des Jeux d’hiver

Une manifestation de ronds-points a été organisée le 6 janvier par le Collectif No Jo. Soutenu par des partis, syndicats et ONG, ils ont dénoncé le coût des grands évènements sportifs pour les habitants, l’impact écologique et le manque de concertation démocratique dans l’organisation.

1/7/2023 – Candidature commune des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et Auvergne-Rhône-Alpes (ARA) pour les Jeux d’hiver de 2030

Dès janvier 2022, Renaud Muselier, président de la région PACA, envisageait une candidature des Alpes du Sud pour les JO d’hiver. En juillet, il s’unit avec Laurent Wauquiez, homologue de la région ARA, pour les organiser. Depuis 2019, le mode de sélection des villes hôtes a changé : le vote en session a été remplacé par une phase de dialogue, et il et désormais possible de candidater en tant que territoire, et non plus comme ville.

7/11/2023 – Dépôt du dossier définitif de candidature aux Jeux olympiques d’hiver 2030

C’est une étape parmi d’autre dans le processus de candidature. A ce moment là, les Alpes Françaises ne sont pas officiellement organisatrice des Jeux 2030, et sont en concurrence avec la Suisse et la Suède. Cette fois encore, l’organisation des Jeux est perçue comme un moteur pour le développement du territoire.

29/11/2023 – Candidatures des futures villes hotes des Jeux Olympiques d’Hiver 2030

Après le Grand Oral des quatre candidatures encore en lice (Suisse, Suède, Etats Unis et France), le CIO de ne garder que la candidature française. Au préalable, les candidatures du Canada (Montréal et Vancouver), de l’Espace, du Canton du Valais Suisse, de l’Italie du Nord, de Chamonix (France), de l’Ukraine (Lviv), la Russie (Oufa) et de Sapporo (Japon), avaient été rejetées.

30/11/2023 – Candidature des Alpes Francaises retenue comme « hôte pressenti » des JO d’hiver 2030

La candidature des Alpes françaises pour les JO d’hiver 2030 est la seule retenue par le CIO, après que la Suisse et la Suède se soient retirés. La France devient un « hôte pressenti » pour les Jeux.

3/12/2023 – Les stations de Val d’Isère et d’Isola 2000 écartés des Jeux d’hiver pour limiter le nombre de sites et l’impact écologique

Un rapport du CIO a estimé que Val d’Isère et d’Isola 2000 ne devraient pas faire parti des sites des Jeux 2030, pour des raisons écologiques. Le CIO a invité les organisateurs à regrouper les épreuves sur un minimum de sites pour limiter la logistique et les transports.

30/7/2024 – Session du CIO à venir : validation officielle de la candidature des Alpes Francaises pour les JO d’hiver de 2030

La décision finale sera prise en 2024, lors d’une la session du CIO avant les JO d’été, en juillet à Paris si la France est écartée, soit lors d’une session à l’automne dans un autre pays si elle reste candidate.