Cassie Jaye était féministe. Et puis… elle réalise The Red Pill. Ce documentaire est une révélation : la cinéaste américaine découvre les injustices subies par les hommes au quotidien et refuse de s’identifier comme féministe plus longtemps. Sa thèse : alors qu’elles prônent l’égalité entre les sexes, les féministes ne s’intéressent pas aux droits des hommes. Scandale ! A sa sortie, en 2016, le documentaire est interdit en salles, ses fonds coupés. Le film subsiste grâce au financement participatif, initié notamment par les MRA (Man’s Right Activists), associations pro droits des hommes.
Dans une série d’interviews, depuis Paul Elam, le fondateur américain de “A Voice for Men”, un site militant anti féministe jusqu’à Erin Pizzey, la créatrice du premier refuge pour femmes battues en 1971, Jaye déboulonne le mythe de l’homme dit « masculiniste », et dénonce les injustices dont ils sont victimes : elle souligne le taux de suicide élevé chez les hommes, la question de la garde des enfants ou encore l’absence de services pour les hommes battus et agressés sexuellement. Critiquée par le milieu féministe, notamment au Canada, Cassie Jaye s’est défendue d’avoir réalisé un film de propagande, mais affirme plutôt avoir voulu apporter une vision nouvelle des rapports entre les sexes. The Red Pill, le documentaire qui reste en travers de la gorge.
Le nom du film est une référence à Matrix (1999), dont le héros avale une pilule rouge pour changer sa perception du monde. L’expression « The red pill » a ensuite été utilisée sur le site Reddit par des communautés masculinistes afin de relayer des images humoristiques.