Arbejdsglaede : quand travail rime avec bonheur

par Romane Leveneur

Les habitants des pays nordiques sont réputés pour être les plus heureux du monde. En 2019, la Finlande s’est retrouvée à la première place du World Happiness Report de l’ONU, pour la seconde année consécutive, suivie du Danemark, de l’Islande et de la Norvège.

Les habitants des pays nordiques sont réputés pour être les plus heureux du monde. En 2019, la Finlande s’est retrouvée à la première place du World Happiness Report de l’ONU, pour la seconde année consécutive, suivie du Danemark, de l’Islande et de la Norvège. Les bienheureux vikings se sont trouvés un mot bien à eux pour décrire le bonheur au travail, une sensation unique où travail rime avec épanouissement et réalisation de soi : arbejdsglaede [arbadsgloue] ! Littéralement, il s’agit de la contraction de arbejd (travail) et glaede (joie). Ce mot existe en danois, suédois et norvégien. Nous sommes loin du Japon, qui a le mot « karōshi », soit « mort par dépassement du travail ». 

Le lexique de la joie, une partie intégrante de l’ADN scandinave    

Chez les Scandinaves, le bonheur au-delà d’être perçu comme une quête, est considéré comme une philosophie de vie, caractérisée par le minimalisme, la solidarité, la modestie, au sens où l’individu s’efface derrière le bien commun. La Janteloven (Loi de Jante) est un “code du bonheur”, théorisé en 1933 par Aksel Sandemose, auteur dano-norvégien : « Tu ne dois pas croire que tu es quelqu’un de spécial ! » – « Tu ne dois pas croire que tu es plus intelligent que nous ! » – « Tu ne dois pas croire que tu peux nous apprendre quelque chose ! ». Pas très chaleureux, mais le bonheur est à ce prix.

Les Nordiques sont à l’origine de nombreuses expressions, difficilement traduisibles, où le bonheur s’atteint par la conscience de petites choses de la vie, qui se révèlent les plus essentielles. Par exemple, le lagom, ou: se satisfaire du nécessaire, un concept suédois. Ou encore le friluftsliv, concept norvégien qui prône la connexion à la nature.

Que se cache-t-il derrière l’appellation arbejdsglaede ?

Une rémunération avantageuse. En 2019, c’est au Danemark que l’on trouvait les salaires les plus élevés de l’Union Européenne, avec un salaire mensuel moyen brut de 5 191 euros, suivi par le Luxembourg, la Suède et la Finlande. 

Un temps de travail acceptable. En 2016, la durée moyenne hebdomadaire de travail aux Pays-Bas était de 29,3 heures, au Danemark 32,3 heures contre 36,3 heures en France.

Un équilibre vie privée/vie professionnelle. Les pays nordiques sont reconnus pour être les plus performants en termes d’égalité des chances. Ils passent en moyenne plus de temps avec leur famille et sont encouragés à s’engager dans des activités extra-professionnelles.

Un environnement de travail sain. Au Danemark, malgré une semaine de travail fixée à 37 heures, les horaires sont flexibles, la culture d’entreprise étant orientée résultats et non horaires, le tout régulé par une confiance mutuelle.

Au-delà des frontières nordiques, ne dit-on pas couramment qu’il « en faut peu pour être heureux »? Preuve que les Scandinaves ne sont pas les seuls à penser que la frugalité est la clé du bonheur.   

Romane Leveneur

Étudiante en Communication & Affaires publiques. Passionnée par l’écriture, la philosophie, la photographie. Originaire de la Réunion. Citoyenne du monde.