Dans la région d’Aix-Marseille, deux médias “citoyens”, Le Ravi marseillais et Anonymal TV à Aix-en-Provence s’illustrent par leur volonté d’apporter une vision “différente“ des quartiers pour tenter de faire émerger la parole citoyenne.

Le journal satirique Le Ravi donne la parole aux habitants de quartiers prioritaires dans sa rubrique “ Quartiers Libres” depuis 2014. Il cherche à montrer une image plus positive d’un quartier en créant du contenu avec l’aide des habitants, publié lors d’un supplément trimestriel. Jean-François Poupelin, journaliste au Ravi, admet cependant que “beaucoup de personnes ne peuvent pas dépenser 3,90€” pour s’offrir un exemplaire. Si le Ravi vise à changer l’image des zones urbaines sensibles, leurs habitants, faute de moyens, peinent à avoir accès à ces informations.

Dans une autre optique, la télévision associative Anonymal TV, en plus de créer du contenu, souhaite surtout créer du dialogue et organise des événements de médiation vidéo. Si les citoyens sont ici moins impliqués dans la production, ils sont invités à venir débattre lors de rencontres filmées. “Anonymal est surtout connue pour ses actions autres que celle de la vidéo et de l’information  avec des publics par résonance”, ceux des autres structures du “parterre associatif” du Jas de Bouffan, déclare Djamal Achour, son directeur.

Dans le monde des médias considérés comme “alternatifs”, l’enjeu des quartiers s’envisage ainsi différemment entre acteurs: certains voient l’information comme un outil pour changer l’image des banlieues, d’autres la considèrent comme un prétexte à une action plus concrète. Si Le Ravi apporte une information alternative avec des papiers plus portés sur les thématiques sociales que sécuritaires, Anonymal TV favorise l’implication des habitants dans la vie de la cité.

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