Ces réformes imposent notamment l’automatisation via la plateforme « Parcoursup » des procédures d’accès à l’enseignement supérieur. Pensée comme une solution technique pour assurer une plus grande efficacité et transparence du traitement des dossiers de candidatures, Parcoursup a ses défenseurs. Elle a fait aussi l’objet de nombreuses critiques : « usine à stress », opacité des principes de sélection, nouveaux calendriers d’admission imposant une dévalorisation des épreuves du baccalauréat, renforcement des inégalités. Au cœur des débats de la présidentielle de 2022, les questionnements engagés autour de Parcoursup rappellent combien la sélection algorithmique ne peut être résumée à sa seule dimension technique. Un algorithme peut-il être politique ? Quelles conceptions de l’accès à l’enseignement supérieur et des politiques éducatives les usages de cette plateforme révèlent t’ils ?
Comprendre les enjeux des débats autour de parcoursup nécessite de les réintégrer dans ceux soulevés par la nouvelle réforme du bac : généralisation du contrôle continu, disparition des filières au profit des spécialités, création de nouvelles épreuves comme le Grand Oral. Pour y voir plus clair, refroidir la controverse et en déplier toutes les dimensions, notre équipe a enquêté. Des concepteurs de l’algorithme, aux coachs privés qui proposent d’accompagner les élèves dans leur parcours de « réussite scolaire », des enseignants contraints d’endosser le rôle de professionnels de l’orientation aux lycéens aux prises avec les aléas d’inscription sur la plateforme et des choix d’orientation qu’ils estiment devoir faire de plus en plus tôt, on vous propose en quelques articles un petit tour d’horizon.