L’allure sportive dans son sweat gris et le regard enjoué sous ses lunettes rouges… Pierre Vuillemin, retraité, n’est pas pour autant inactif. A 70 ans, cet ancien ingénieur chimiste dans l’industrie lutte contre son ennemi déclaré depuis 2011: la LGV PACA. « J’ai rejoint STOP LGV Sanary dès sa création », se souvient-il. A l’époque, Réseaux Ferrés de France publie cinq scénarios de fuseaux entre Marseille et Nice. L’un d’entre eux passe par la commune varoise, précisément sur le terrain où le septuagénaire réside : « J’aurais été exproprié. Et je n’aurais eu que mes yeux pour pleurer ! », dénonce-t-il.

Pendant trois ans, aux côtés des 110 autres adhérents du collectif, Pierre Vuillemin est de toutes les mobilisations. Concertations, réunions publiques, manifestations… Le collectif ira même jusqu’à adresser, en 2013, un courrier au secrétaire d’Etat aux transports d’alors, Frédéric Cuvillier. Leur engagement est un succès. Le tracé définitif de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur (LNPCA) ne retient pas le scénario Sanary. A la place : Le Beausset. « Ç’a été un grand soulagement pour nous. Mais je n’appellerais pas ça une victoire pour autant, nuance l’ex-ingénieur. Car notre objectif reste le ‘‘ni ici, ni ailleurs’’».

Aujourd’hui vice-président du collectif Stop LGV Sanary, Pierre Vuillemin se dit solidaire de Stop LGV Sud Sainte Baume : « Il n’y a pas de raison qu’on les lâche. C’est une folie furieuse de faire peser sur nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants une dette colossale et de saccager notre environnement pour gagner quelques minutes, martèle-t- il de sa voix grave. Ce que nous voulons, c’est des TER plus fréquents et à l’heure ». Au sein de Stop LGV Sanary, le combat continue.

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Maryne Zammit