Cette consultation a été effectuée via les réseaux sociaux auprès de quarante-cinq internautes habitant la région provençale, pour qui le covoiturage est enraciné dans les pratiques. En effet, 87% des sondés déclarent utiliser la co-conduite plus d’une fois par mois. Pour ces adeptes du covoiturage, le principal problème du train porte sur son coût : 78% des personnes interrogées le jugent« trop cher ». Contrairement à ce que pourraient penser les partisans de la grande vitesse, ce n’est pas nécessairement le temps du trajet actuel qui les incite à se rabattre sur le covoiturage : seulement 33% des personnes interrogées jugent le train « pas assez rapide », et 26% qu’il effectue de trop nombreux arrêts. Alors que le covoiturage a déjà fait ses preuves dans la région, pourquoi ne pas favoriser le transport routier en finançant par exemple de nouvelles routes ou autoroutes ? 63% des personnes interrogées avouent ne jamais emprunter le train (TGV, TER, Ouigo, etc.) dans une région toujours considérée comme mal desservie par plus de 75% des sondés.

« Les routes sont aujourd’hui saturées »

Alors quelle légitimité pour une nouvelle ligne de train, dans un contexte d’essor conséquent du covoiturage ? Jean-Yves Petit, ancien vice-président écologiste du Conseil Régional délégué aux Transports), voit la situation d’un autre œil : « le covoiturage, c’est participer à la création de bouchons. Il faut penser en volume : plus de 50 000 voitures circulent

chaque jour entre Cannes et Vintimille, et 40 000 entre Hyères et Les Arcs (…) les routes sont aujourd’hui saturées » . Une situation qui irait donc en s’empirant selon l’ancien élu, qui rappelle : « le projet [de LGV] a été pensé en plusieurs phases, en tentant de supprimer les nœuds ferroviaires (…) donc à la question : faut-il doubler les lignes ferroviaires ? La réponse est oui ».

Néanmoins, si cette ligne aboutit, les utilisateurs seront particulièrement attentifs aux tarifs appliqués aux billets. À l’heure actuelle, seuls les trains régionaux bénéficient d’une réduction tarifaire – parfois à 100% – notamment pour les étudiants. Un point crucial des débats à venir qui, au regard de cette consultation, fera de cette ligne ferroviaire une réussite … ou un projet inadapté.

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Nejma Zegaoula