Temps de trajets, travaux… ce que pensent des marseillais de la LNP
« Tout ça pour ça ! », s’exclame Manon, étudiante à la fac, quand elle entend parler du projet. A la gare Saint Charles, les usagers sont surpris et la plupart ignorent tout du projet Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur qui se profile à l’horizon 2030-2040. L’enjeu est pourtant de taille : la gare Saint Charles est le plus gros nœud ferroviaire de l’agglomération concerné par la LNP. Son trafic est passé de 7,1 millions de passagers annuels en 2000 à 11,5 millions en 2013 selon les chiffres de l’Observatoire local du Tourisme. Pour désengorger la zone et relier les trois métropoles de la région, Marseille, Toulon et Nice, la LNP souhaite s’implanter sur le littoral Est du pays. Claire, jeune maman marseillaise, n’y voit que du positif. Cela va diminuer le temps de parcours entre Marseille et Nice, chose importante selon elle car « 2h30 pour aller à Nice, c’est infernal ! ».
La réorganisation de la gare en tête des préoccupations
D’autres interlocuteurs se demandent « de tels travaux sont-ils possibles ? ». Le projet, qui ambitionne également de constituer le chainon manquant de l’arc méditerranéen Barcelone-Marseille-Gênes, prévoit de créer une gare souterraine du côté du boulevard Voltaire. Elle croiserait d’ouest en est les voies existantes pour désengorger le nœud ferroviaire et accueillir les trains en transit. Une des étapes consisterait à créer de nouvelles voies par le doublement au nord de la ligne historique PLM (Paris Lyon Méditerranée) et la construction à l’est de la ligne nouvelle entre Marseille et Aubagne. Laurent, moniteur de manœuvre juge cela « irréalisable ». « Il n’y aura jamais assez de place» s’inquiète-t-il. Alfredo, vendeur au kiosque Relay depuis 12 ans, est encore plus virulent : « Je n’y vois pas d’intérêt, c’est un projet utopique, déjà abandonné une fois et qui n’apportera pas grand-chose, pour 40 minutes de gagné entre Marseille et Nice ! ».
Des travaux conséquents évalués à 2,5 milliards d’euros qui devraient être ter- minés à l’horizon 2030.