Tous s’accordent sur un point : baignée dans un environnement numérique, la société a fait de l’ordinateur son meilleur allié. Indispensable à maîtriser dans son quotidien, chacun doit en connaître les fonctions basiques. Majoritairement en faveur de la maîtrise de la programmation, les avis divergent quant à son mode d’enseignement. Si elle doit être enseignée de manière ludique et pratique, l’âge idéal fait débat. Pour Guillaume Maurin, jeune développeur web montpelliérain de 28 ans, la programmation doit être enseignée à partir du lycée afin que les jeunes possèdent déjà des connaissances solides en logique et mathématiques. À l’inverse, pour Arthur Rogery, professeur de programmation bénévole dans les écoles primaires montpelliéraines, l’apprentissage peut commencer bien plus tôt : « Je donne des cours d’apprentissage de la programmation et de conception de jeux vidéo dans des écoles primaires sur le temps périscolaire. Les enfants vivent dans un monde informatique, il est essentiel de leur enseigner les bonnes pratiques dès qu’ils savent lire et écrire ».

Quelle formation pour les enseignants ?

Si un compromis doit encore être trouvé sur l’âge, l’obstacle suivant serait de parvenir à faire évoluer les programmes avec des enseignants qualifiés. Pour Anthony Catel, chef du secteur Recherche et Développement du groupe Kwanko, spécialiste de la publicité en ligne, « plonger des enseignants qui n’ont pas forcement l’envie, ni les bases, dans une nouvelle matière totalement atypique serait très difficile. Il faudrait faire appel à des intervenants extérieurs ». Hubert Guillaud, rédacteur en chef d’InternetActu.net, se demande aussi si l’Éducation nationale trouverait suffisamment d’informaticiens pour former les enfants, quand on manque déjà cruellement de professeurs de mathématiques.

Nostalgique, Benjamin Maurin, jeune programmeur jeux vidéo chez Ubisoft, est convaincu que quelques cours en option l’auraient aidé à s’orienter lorsqu’il hésitait au lycée. Plus catégorique, Anthony Catel est contre le principe d’une option supplémentaire : « Il ne faudrait bien évidemment pas que cela soit une option afin de ne pas créer un écart, et pour favoriser l’intérêt de l’enfant plutôt que le choix des parents ». Il ajoute, qu’avant de savoir programmer, les jeunes devraient apprendre à naviguer et différencier le vrai du faux sur Internet, tout en protégeant leur identité.

Si tous les développeurs semblent favorables à l’enseignement du code à l’école, qui développe les capacités de raisonnement et favorise la créativité, sa mise en place suscite encore de nombreuses interrogations. Tout un programme!

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Eleonore Vern