Depuis 2013, la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons prévoit la création d’un « module obligatoire de formation relatif à la déconstruction des stéréotypes de genre et à l’égalité entre les sexes » et l’intégration de la question des violences sexistes dès la formation initiale des futurs enseignants.
La loi du 8 juillet 2013 sur la refondation de l’école est entrée en vigueur en septembre 2015. Elle impose que le même nombre d’heures en classe doivent être consacrées aux questions d’égalité filles-garçons qu’aux questions de citoyenneté et de laïcité. Cependant, aucune directive ou formation n’a été dispensée aux professeurs. A Mulhouse, par exemple, les nouveaux enseignants stagiaires en maternelle entre 2014 et 2015 n’ont reçu aucune formation pédagogique particulière pour enseigner la question des inégalités de sexe.
A Clermont-Ferrand, même son de cloche : l’enseignement du genre ne figure pas dans les priorités des programmes, selon un professeur des écoles, enseignant depuis 25 ans : « La question de l’égalité fait partie des cours d’ « instruction civique et morale » que nous devons dispenser. En réalité, ils ne représentent qu’environ dix heures sur l’ensemble d’une année en CM1 et CM2, vu le nombre d’enseignements à donner ». Au collège, les actions sont pour la plupart volontaires, comme en témoigne une enseignante en SEGPA dans l’Aude : « Les enseignants ont la possibilité d’inscrire leur classe à un concours pour promouvoir les femmes dans les métiers du bâtiment mais ce ne sont que des actions ponctuelles, toujours volontaires». Au lycée, les manuels d’Histoire peuvent être une ressource pour aborder le thème du genre et l’égalité homme-femme, d’après un enseignant dans l’Hérault : « Nous pouvons parler des femmes dans la Révolution, de leur rôle pendant la Seconde Guerre mondiale. Parfois, des sujets en lien avec le genre peuvent tomber au baccalauréat»
D’ici 2016, les choses devraient légèrement évoluer, comme en témoigne un enseignant en primaire : « En janvier 2016, nous sommes invités par le ministère à participer au m@gistère sur l’égalité filles-garçons et à traiter de ces questions en histoire-géographie et sport, d’après le directeur de l’école. »