Qu’il s’agisse de préjugés, de jeux ou de rapports conflictuels, les enfants sont le miroir déformant de la société. À la maternelle, voire à l’école primaire, les enfants jouent en imitant : à “la maman et au papa », aux policiers, aux princesses… Pour leur offrir du recul, un enseignant leur a proposé des jeux inversant les rôles. Il s’est heurté à de nombreuses critiques des familles refusant une remise en cause de leurs images des genres.
Lorsqu’une situation demande une réflexion des élèves – qu’il s’agisse d’un incident interne ou d’un travail sur les stéréotypes dans le sport, cet enseignant invite à de la tolérance et de la citoyenneté. Le lycée prépare à la vie citoyenne, mais également à la vie active et à ses inégalités. L’orientation est abordée différemment pour les garçons et les filles. A notes égales, cet aspect est souvent sous-estimé rappelle l’enseignant. Cette situation résume bien le problème : ne pas ignorer être conscient des préjugés est une difficulté pour les élèves comme pour les parents et les enseignants. Si l’école peut aider à faire reculer les préjugés, c’est avant tout un travail de fond, sur la durée, qui doit être fait par tous.