La question des vignobles a pris une place importante dans les débats autour du projet français de Ligne Grande Vitesse. En Aquitaine, le sujet a entrainé de nombreuses manifestations, et pour cause : le tracé menace les vignobles de l’appellation Sauternes. En région PACA, la question a aussi soulevé des débats. Les lignes définies pour le projet avaient un tracé au cœur des vignobles de l’appellation Bandol et Côtes de Provence.

En 2005, lors des premières concertations, lorsque les tracés furent dévoilés, les viticulteurs ont exprimé leur mécontentement. Leur principal argument : l’activité agricole serait affectée par la modification de la structure et le fonctionnement des exploitations. Les vignobles – culture demandant des soins et interventions fréquents – seraient alors les plus touchés.

A force de lutte et d’argumentaire, l’Association des vins de Bandol a pu faire changer les choses en participant, depuis 2005, au débat public et à la concertation, par le biais de commissions agricoles spécifiques. Selon Didier Cade, un de ses membres, « la zone de passage préférentielle actuellement validée évite l’appellation Bandol donc les conséquences ne seraient pas directes. »

Des vignes épargnées, mais…

Pour autant, la construction de voies ferroviaires aura un impact indirect. En plus du défrichage et de la réduction des surfaces de milieu naturel,
ce qui inquiète Didier Cade c’est surtout « les réseaux hydrologiques du massif de la Sainte Baume. Les tunnels prévus dans le projet pourraient dévier des sources souterraines, modifier les niveaux des nappes phréatiques et entrainer des problèmes de salinité des sources ».

Face aux contestations, des mesures ont été mises en place sur le plan de la construction, notamment pour permettre la sauvegarde des espèces et de leurs territoires, et l’approvisionnement des espaces agricoles en eau souterraine. Les solutions d’aménagement des espaces agricoles et viticoles sont devenues une priorité. Cependant, si les vignobles du Bandol ont été épargnés, ceux de l’appellation Côtes de Provence risquent d’être coupés en deux par le tracé qui relie Toulon à Cannes, ce qui pourrait mettre en danger cette appellation contrôlée. Cependant, SNCF réseau a exprimé l’importance de « prendre en compte les espaces sensibles ». « Augmenter l’attrait et la fréquentation de nos territoires c’est augmenter la difficulté à les protéger… », reconnaît Didier Cade.

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Marine Jourdan