Criminalité, drogue, violence, chômage
Les quartiers nord de Marseille : un mythe médiatique ?
« Règlements de compte », « Trafics de drogue », « Violences » ... Dans les médias, les quartiers nord de Marseille sont presque toujours associés à la violence, celle du jeune désœuvré qui n’a plus que sa kalachnikov pour s’en sortir, s’il n’a pas opté pour l’intégrisme religieux. Un miroir déformant, qui ne reflète que très partiellement la vie dans ces quartiers. Pourquoi les médias ne font-ils pas état de la complexité et de la pluralité des quartiers nord ? Comment participent-ils à la fabrique de ce mythe médiatique ?
Directeur de la publication
Samuel Goëta
Conception graphique
Victor Peyre
Directeur de la rédaction
David Courbet
Rédactrice en chef du numéro 4
Maëva Gardet Pizzo
Illustrations
Louis Gianotti et Marine
Rédacteurs
Shirley Adélaïde, Fetta Belgacem, Alicia Devineau, Habiba El Manzouni, Maëva Gardet-Pizzo, Louis Giannotti, Fanny Laurent, Ines Gil, Sara Gaujour, Clement Roul.
Édito : les quartiers nord de Marseille, entre fantasme et réalité
« Règlements de compte », « Trafics de drogue », « Violences » … Dans les médias, les quartiers nord de Marseille sont presque toujours associés à la violence, celle du jeune désœuvré qui n’a plus que sa kalachnikov pour s’en sortir, s’il n’a pas opté pour l’intégrisme religieux. Un miroir déformant, qui ne reflète…
Points de vue : Laurent Mucchielli
Laurent Mucchielli, sociologue spécialisé dans la délinquance et les politiques sécuritaires a créé en 2011 l’Observatoire régional de la délinquance et des contextes sociaux basé à Marseille. Bien qu’il ne prétende pas être “spécialiste de la sociologie des médias”, il affirme que l’on est “obligé de s’y intéresser” lorsqu’on étudie un sujet comme la délinquance.
La parole à… trois journalistes, trois regards sur les quartiers nord
Excédés par le regard jugé sensationnaliste des médias traditionnels, certains habitants des banlieues ont voulu se réapproprier la parole en créant leurs propres médias. Trois journalistes, qui ont couvert pendant longtemps les quartiers nord de Marseille, témoignent sur cet « autre regard » qui transparaît dans ces « médias citoyens ».
Les quartiers de Nord de Marseille : évolution d’une vision tumultueuse
L’image médiatique des quartiers nord de Marseille a connu une série de revirements remarquables depuis les années 1970. Yvan Gastaut, historien de l’époque contemporaine et maître de conférences à l’Université de Nice Sophia Antipolis, évoque une évolution en trois actes, semblable à un « mouvement de balancier ».
La loi du silence
« La banlieue, matin et soir la banlieueLes fafs sont heureux, tout ce bruit fait leur jeuAu lieu de dépenser des pellicules donnez-nous l’argent Qu’on puisse enfin construire quelque chose de plus intéressant.» Ces paroles d’IAM, groupe de rap emblématique de Marseille, pointent du doigt les failles du traitement médiatique des banlieues de la cité…
« Regarde ce qu’on vit et tu sauras qui je suis »
La médiatisation par le cinéma : une immersion dans la violente réalité sociale des quartiers nord de Marseille avec le film Chouf.
« Marseille Gangster Tour » : la criminalité marseillaise entre curiosité historique et voyeurisme
Tirer profit du fantasme du crime et de la violence dont souffre Marseille : depuis un an, Mathieu Faureau, auto-entrepreneur, organise plusieurs dimanches par mois le ‘’Marseille Gangster Tour’’, une visite touristique sur les traces du grand banditisme d’hier. Au programme : mafia et gangsters, des années 20 à 90. Une histoire de violence et de criminalité évoluant à travers les époques et entretenue aujourd’hui par la jeunesse marseillaise.
Sur les banlieues, le rap a son mot à dire
Né dans le milieu des années 1970 au cœur des ghettos américains, le rap a traversé les frontières pour devenir un genre à part entière de la musique française. Plus qu’un genre artistique, il permet à tous, notamment à des jeunes de banlieues, de parler de leur quotidien, à tel point que Shurik’n, rappeur du groupe IAM parle de « journalisme urbain. Le rap s’impose désormais comme un média de déconstruction de la marginalité.
