La réforme de l'ENA
De l'héritocratie à la méritocratie ?
Le 8 avril 2021, à l’Institut Régional Administratif de Nantes, Emmanuel Macron officialise la suppression de l’ENA pour la remplacer par l’Institut du service public (ISP), afin de « refonder les règles du recrutement, des carrières et de l'ouverture de la haute fonction publique ». À cela il ajoute que « notre modèle s'est enrayé et il est devenu plus injuste, parce que nous avons en quelque sorte recréé une société de castes et de privilèges ». Ces déclarations ne sont pas sans rappeler, la fonction première de l’ENA, qui visait à supprimer l’entre-soi et la surreprésentation de la bourgeoisie chez les hauts-fonctionnaires, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. Mais en quoi la suppression de l'ENA permettrait-elle une meilleure représentativité de la société dans les grands corps de l'État ?
Directeurs de la publication
Anna Rousseau et Samuel Goëta
Rédactrices en cheffes
Annah Blouin & Clémence Facchinetti
Rédactrices et rédacteurs
A compléter
Responsables et éditrices des pages controverses
Sarah Belgaid et Manon Poncet
Conception graphique
Agence Parteja
Illustrations
à compléter
Édito : « L’ENA : ce n’est qu’un au revoir »
L’année 2018 est marquée par les manifestations hebdomadaires des Gilets Jaunes, un mouvement de contestation citoyen. Ils introduisent sur la scène publique leur défiance et leur critique de leurs élites, qu’ils considèrent déconnectées de la vie quotidienne. Semblant entendre cette revendication, le Président Emmanuel Macron déclarait, le 25 avril 2019, lors d’une conférence de presse…
Où sont les énarques dans la politique française ?
Production d’une élite déconnectée du terrain, entre-soi, conformisme, pantouflage… la liste des critiques faites à l’École Nationale d’Administration est longue. Parmi elles, on retrouve régulièrement l’idée d’une accaparation du politique par les énarques. Le doute est possible, certes, bien qu’il n’est pas évident d’en apporter la preuve.
« On n’apprend pas à servir l’intérêt général à l’ENA »
Prune Helfter-Noah, ancienne élève de l’ENA, est porte-parole du collectif Nos Services Publics. Ce collectif de fonctionnaires, né du constat d’une perte de sens du service public et d’une disparition progressive de l’intérêt général au profit de logiques commerciales, veut faire entendre des voix divergentes et porter ces questions dans le débat.
Les prépas Talents : une chance supplémentaire pour diversifier la haute fonction publique
Près d’un millier d’étudiants ont intégré depuis septembre les nouvelles Prépas Talents, qui ont ouvert un peu partout sur le territoire français. Leur but ? permettre à des étudiants boursiers de passer les concours de la fonction publique et ainsi diversifier le visage de la haute administration française.
« Passer l’étape des paroles aux actions » : la mission de ENA 50/50
ENA 50/50 est une association d’élèves de l’ENA qui promeut l’égalité femmes-hommes au sein de l’École et la conciliation de la vie professionnelle et personnelle dans la fonction publique. Fondée en 2017, sa présidente, Marine Lannoy, revient sur les fondements de l’association et son ambition, à l’heure de la création de l’Institut national du service public.
Quand les énarques s’invitent sur nos écrans : zoom sur la série « L’Ecole du Pouvoir »
Jalousies, tricheries, ambitions nationales, messes basses, et jeux de pouvoir : l’Ecole Nationale d’Administration a tous les atouts pour nourrir des scénarios machiavéliques. Pourtant, si les énarques apparaissent souvent dans les fictions françaises, les représentations de l’ENA comme personnage central, sont rares sur nos écrans. Une seule œuvre culturelle place l’ENA au cœur de son intrigue : L’Ecole du Pouvoir, série de deux épisodes de 52 minutes, diffusée en 2009. Rencontre avec Didier Lacoste, co-scénariste et Robinson Stevenin, comédien, qui nous racontent l’histoire du projet.
De l’ENA à l’ISP : la démocratisation à tout prix
Jalousies, tricheries, ambitions nationales, messes basses, et jeux de pouvoir : l’Ecole Nationale d’Administration a tous les atouts pour nourrir des scénarios machiavéliques. Pourtant, si les énarques apparaissent souvent dans les fictions françaises, les représentations de l’ENA comme personnage central, sont rares sur nos écrans. Une seule œuvre culturelle place l’ENA au cœur de son intrigue : L’Ecole du Pouvoir, série de deux épisodes de 52 minutes, diffusée en 2009. Rencontre avec Didier Lacoste, co-scénariste et Robinson Stevenin, comédien, qui nous racontent l’histoire du projet.
Corinne Orzechowski, préfète de l’Oise. « Je suis la preuve vivante qu’il n’y a pas que l’ENA ! »
Corinne Orzechowski est préfète de l’Oise depuis un an, pourtant elle n’a pas fait l’ENA. Issue d’une famille modeste d’origine polonaise qui tenait une épicerie dans le Nord de la France, elle jure, à 63 ans, avoir plus souffert du machisme que de l’absence de diplôme de l’école d’administration.
Peu encouragées à intégrer l’ENA, les femmes y sont largement minoritaires
Depuis 20 ans, le pourcentage de femmes admises à l’ENA stagne en-dessous de 40 %. La sociologue Elsa Favier explique dans sa thèse Énarques et femmes : le Genre dans la haute fonction publique, comment celle-ci demeure un écosystème pensé pour et par les hommes. Les femmes, loin d’être incitées à intégrer « l’école des élites », jonglent entre absence de rôle-modèles et injonctions implicites. Une situation que les étudiantes cherchent à changer.
Tour du monde des formations de hauts fonctionnaires
Il peut être difficile de comprendre et de juger la réforme de l’ENA d’Emmanuel Macron, sans comparer nos institutions avec celles d’autres pays. Centralisation de la formation des cadres, éloignement des classes inférieures, frais de scolarité excessifs et management à l’américaine, autant de caractéristiques récurrentes qui ne sont pas réservées à l’ENA. Suivez-nous pour un voyage des formations de hauts fonctionnaires.